Le jardin-forêt
Le jardin actuel a été initié en 2021 grâce à un mélange de connaissances, de désirs et d’intuitions ; il fait 2 000 m2.



Ancien jardin paysan au milieu d’une exploitation agricole, les lieux étaient jusqu’en 2021 en cours de réensauvagement. Lierres, ronces, prunelliers, fusains, aubépines, noisetiers, saules, merisiers, hêtres et chênes préfiguraient une forêt de feuillus, l’écosystème typique de la région. Le premier travail a été de déterminer ce que nous éclaircirions afin de favoriser des cultures nourricières.
La plupart des ronces et des prunelliers, qui recouvraient l’essentiel du jardin, ont été coupés et déracinés manuellement. Les parties les plus difficiles à travailler – haies sauvages, tas de pierres, arbres morts dans leur roncier – ont été laissées tel quel ; et au total 30% du jardin est maintenu en libre évolution, constituant habitats et refuges diversifiés pour les communautés naturelles.
L’objectif du jardin-forêt est de prendre de la hauteur pour étager les cultures et bénéficier de l’ingéniosité écosystémique des arbres, la plupart des arbres déjà présents ont donc été conservés, identifiés, taillés et paillés. Ils apportent ainsi ombre et fraîcheur, coupent le vent, font remonter l’humidité du sol à la surface ainsi que de nombreux nutriments, peuvent servir de support à nos lianes fruitières et nous offrent de belles récoltes surprises ! (pêches, Reine-Claude, pommes, poires, griottes)
Pour ne pas interrompre le cycle de vie des plantes sauvages annuelles ou bisannuelles, ainsi que ceux des insectes qui y résident et des oiseaux qui s’en nourrissent, je pratique la fauche différenciée. Des bandes et îlots enherbés sont préservés chaque année. Ces ensembles se composent le long des chemins de circulation du jardin et selon l’inspiration du jardinier chère au Jardin en mouvement de Gilles Clément. Ils seront fauchés tardivement ou conservés.



Le jardin est dessiné en zones. Plus les plantes sont proches de l’habitation, plus leur usage est quotidien. D’abord les aromatiques et les légumes perpétuels. Puis deux zones potagères et la micro-pépinière. Au-delà, les guildes végétales : arbres, lianes, arbustes et couvre-sols. Le jardin-forêt est donc organisé selon les principes de la permaculture.
La canopée a été imaginée en fonction de l’ombre et de la lumière du jardin à maturité. Dans la partie nord, les grands arbres, ainsi que des arbustes, lianes et couvre-sols peu sensibles à l’ombrage ont été privilégiés. Plus l’on descend vers le sud, plus les fruitiers sont greffés sur des portes-greffes nanifiant, et plus les plantes qui ont besoin de soleil s’épanouissent.
Néanmoins, avec le réchauffement climatique, les haies nord et ouest seront amenées à être étoffées en hauteur et en épaisseur pour protéger le jardin du vent, du soleil et éventuellement du feu (des expérimentations récentes montrent qu’une haie dense et en bonne santé, ancrée dans un sol vivant, peut ralentir la progression du feu).

Aujourd’hui le jardin est largement ensoleillé. En attendant que les arbres l’ombrent davantage, des légumes qui ont besoin de beaucoup de soleil sont cultivés pour profiter de ces espaces disponibles.
À mesure que l’ombrage augmentera, les cultures potagères annuelles exigeantes en temps de travail se raréfieront au bénéfice des cultures pérennes propres au jardin-forêt. Des zones ensoleillées pour continuer à cultiver tout type de plantes seront cependant maintenues.
Une mare de 9 m2 a été creusée dans les respect des principes de la mare naturelle (cf. « mes pratiques« ), et est alimentée avec de l’eau de pluie.




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